jeudi 27 novembre 2014

Une chanson de Noël des Antilles françaises : « Joseph, mon cher fidèle »

Cette année je vous propose une autre chanson de Noël des Antilles (Cliquez ici pour écouter « Dans le calme de la nuit » de l’année dernière). « Joseph, mon cher fidèle » est une conversation entre Marie, Joseph, et les voisins de Bethléem. Marie, qui va accoucher le bébé Jésus cette nuit, cherche avec Joseph un logement. Les voisins de Bethléem refusent de leur aider. En vaine ils cherchent, mais peu avant minuit ils décident de se réfugier dans une vieille cabane avec un bœuf et un âne.


C’est un portrait touchant de la nuit de la naissance de Jésus où la tristesse se mélange avec la joie.




Cliquez ici pour écouter l'autre chanson de Noël des Antilles, « Dans le calme de la nuit ».

Cliquez ici pour apprendre un peu sur les Antilles Françaises.

Joseph, mon cher fidèle

[Marie :]
Joseph, mon cher fidèle,
Cherchons un logement,
Le temps presse et m'appelle
A mon accouchement.
Je sens le fruit de vie,
Ce cher enfant des cieux,
Qui d'une sainte vie,
Va paraître à nos yeux.

[Joseph :]
Dans ce triste équipage,
Marie, allons chercher,
Par tout le voisinage,
Un endroit pour loger.
Ouvrez, voisin la porte,
Ayez compassion
D'une vierge qui porte
Votre Rédemption.

[Les voisins de Bethléem :]
Dans toute la bourgade,
On craint trop les dangers,
Pour donner le passage
A des gens étrangers,
Au logis de la lune,
Vous n'avez qu'à loger,
Le chef de la commune
Pourrait bien se venger.

[Marie :]
Ah ! Changez de langage,
Peuple de Bethléem,
Dieu vient chez nous pour gage,
Hélas ! Ne craignez rien.
Mettez-vous aux fenêtres,
Ecoutez ce destin,
Votre Dieu, votre Maître,
Va sortir de mon sein.

[Les voisins de Bethléem :]
C'est quelque stratagème
On peut faire la nuit,
Quelque tour de bohème,
Quand le soleil ne luit.
Sans voir ni clair, ni lune,
Les méchants font leurs coups,
Gardez votre infortune,
Passants, retirez-vous !

[Joseph :]
O ciel quelle aventure,
Sans trouver un endroit,
Dans ce temps de froidure,
Pour coucher sous le toit.
Créature barbare,
Ta rigueur te fait tort,
Ton cœur déjà s'égare
En ne plaignant mon sort.

[Marie :]
Puisque la nuit s'approche
Pour nous mettre à couvert,
Ah ! Fuyons ce reproche,
J'aperçois au désert
Une vieille cabane,
Allons mon cher époux,
J'entends le bœuf et l'âne
Qui nous seront plus doux.

[Joseph :]
Que ferons-nous Marie,
Dans un si méchant lieu,
Pour conserver la vie
Au petit Enfant-Dieu ?
Le monarque des anges
Naîtra dans un bercail
Sans feu, sans drap, sans langes
Et sans palais royal.
Le ciel, je vous assure,
Pourrait nous secourir,

[Marie :]
Je porte bon augure,
Sans crainte de périr.
J'entends déjà les anges
Qui font d'un ton joyeux,
Retentir les louanges,
Sous la voûte des Cieux.

[Joseph :]
Trop heureuse retraite,
Plus noble mille fois,
Plus riche et plus parfaite
Que le Louvre des rois !
Logeant un Dieu fait homme,
L'auteur du paradis,
Que le prophète nomme
Le Messie promis.

[Marie :]
J'entends le coq qui chante,
C'est l'heure de minuit,
O ciel ! Un dieu m'enchante,
Je vois mon sacré fruit,
Je pâme, je meurs d'aise,
Venez mon bien-aimé !
Que je vous serre et baise !
Mon cœur est tout charmé.

[Joseph :]
Vers Joseph votre père
Nourrisson plein d'appas,
Du sein de votre mère
Venez entre mes bras !
Ah ! Que je vous caresse,
Victime des pêcheurs,
Mêlons, mêlons sans cesse,
Nos soupirs et nos pleurs.

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